Grâce à un investissement de près de 3,8 millions d’euros, les chantiers des lanternons du château sont lancés sous la direction de François Chatillon en 2021. Ces derniers n’avaient pas été restaurés depuis la fin du XIXe siècle. Les travaux ont pour but la restauration des lanternons des toitures du château de Chambord : les quatre lanternons du donjon (tour Dieudonné, tour Henri V, tour François Ier, tour Caroline de Berry) ainsi que les lanternons de la tour Robert de Parme et la Tour de la Chapelle. Hormis quelques interventions ponctuelles de réparation, aucune intervention de restauration n’a été menée sur les lanternons depuis plus de 50 ans.
Ce projet répond à deux enjeux majeurs :
• État sanitaire dégradé
Ce chantier vise en priorité à mettre en sécurité les charpentes de Chambord dont les terminaisons sont menacées par des désordres dans les lanternons. Les premiers états sanitaires réalisés sur une partie des lanternons depuis le début du chantier ont permis de constater de écarts d’état importants entre les six lanternons du château dont certains sont plus abimés qu’anticipé. Le lanternon Caroline de Berry présente notamment un mauvais état structurel avec des éléments de charpentes qui, avec le temps, avaient commencé à vriller et s’affaisser. Les interventions prévoient la réparation des désordres sanitaires notamment la reprise des défauts d’assemblage, le redressement, la consolidation des contreventements, le remplacement des pièces de bois trop abîmées mais aussi la reprise de l’étanchéité des couvertures en zinc et en ardoise.
• Restitution et mise en valeur du patrimoine originel de Chambord
Afin de rétablir la silhouette de Chambord au plus proche du dessin originel, les ornements de plomb aujourd’hui disparus (salamandres, fleurs de lys, garde-corps, volutes, candélabres et modénatures) seront restitués grâce à l’intervention d’artisans au savoir-faire exceptionnel. Ils étaient le signe magnifique du logis royal, l’expression du caractère utopique de Chambord et de l’esthétique des romans de chevalerie qu’affectionnait François Ier. Des recherches historiques complémentaires ont permis de confirmer la présence de nuances de teintes bleu-gris foncées sur ces décors en plomb. L’application de patines adaptées permettra de se rapprocher au mieux des jeux de nuances imaginés à l’origine.