Ne vous approchez jamais d’un nid de Balbuzards pêcheurs.
Le dérangement humain est l’une des principales causes d’échec de reproduction.
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Relevé d’observation :
Les Balbuzards pêcheurs sont attendus en mars 2025.
Le site sera régulièrement mis à jour pour vous permettre de suivre la saison de reproduction.
Retrouvez le journal de bord et une sélection des meilleurs moments de la saison 2024 des Balbuzards pêcheurs de Chambord en cliquant ici.
Le Domaine national de Chambord remercie M. Timothy Haley et le Fonds Lelièvre pour le généreux soutien qu’ils apportent à ce projet.
Carnet de bord du 19/03/2025
La saison de la reproduction a officiellement commencé !
Quelques nids de Chambord sont maintenant bien occupés ou régulièrement fréquentés.
Tout a commencé le 6 mars 2025.
Les nids M2 et M3 sont tous deux visités par des Balbuzards pêcheurs au cours de la matinée.
C’est une excellente nouvelle car il s’agit de deux plateformes de compensation bâties quelques jours plus tôt en remplacement de nids en danger d’effondrement.
Les Balbus sont visiblement curieux des nouvelles installations 😊.
Depuis cette date, le nid M2 est quotidiennement occupé.
On y retrouve notre célèbre femelle 5.V, née en forêt d’Orléans en 2013.
Souvenez-vous : celle-ci avait tenté de s’installer l’année dernière sur le nid R, suivi par une caméra. Quelques jours plus tard, elle avait été éloignée par la femelle titulaire.
Cette année, 5.V a tenté de s’installer sur le nid M2.
Mais on la retrouve aussi sur le nid B, nouvellement suivi par une caméra !
5.V apprécierait-elle la médiatisation 😉 ?! Elle multiplie en fait les chances de trouver un partenaire !
5.V a occupé l’aire du 9 au 13 mars, notamment en début de matinée et en milieu d’après-midi.
Un mâle l’a rejointe et les premiers accouplements ont été relevés les 15 mars (14h40) et 16 mars (7h10 et 9h).
Le 16 mars à 13h, rebondissement : une femelle non baguée attaque violemment 5.V !
En un instant, notre femelle baguée a compris qu’elle devait partir.
Depuis, le nouveau couple occupe le nid régulièrement, notamment en début de matinée.
Que pensez-vous de la nouvelle caméra ? La vue sur le nid n’est-elle pas extraordinaire ? On y voit même le château 😊.
On aperçoit parfois un Balbuzard perché sur le pin, face au nid. La séquence du 16 mars à 10h10 vous permettra de localiser cet arbre perchoir.
À noter aussi : une belle séquence de dégustation de poisson le 17 mars à 13h10.
Petit bilan des autres sites de reproduction :
Le nid C est régulièrement fréquenté depuis le 11 mars par un oiseau bagué 8.€.
Le nid G est régulièrement fréquenté en fin de journée par un ou deux individus, notamment l’oiseau bagué 37POINT.
Le nid E a été visité trois fois les 15 et 16 mars.
Le nid M3 est parfois visité mais non occupé. Il a tout de même reçu la visite d’un couple le 18 mars pour des accouplements.
Le nid R, suivi par une caméra depuis 2024, reste désespérément vide. La femelle titulaire y a été aperçue 3 fois en 4 jours pendant de courtes minutes. Il semble que le couple ait choisi cette année de créer un autre nid à peu de distance.
Carnet de bord du 05/04/2025
La saison d’observation 2025 s’annonce très satisfaisante : 6 nids du domaine de Chambord sont maintenant occupés 😊.
Le nid B, que vous pouvez suivre en direct grâce à la caméra, offre des images sublimes grâce à une météo clémente. C’est le nid le plus fréquenté.
Son occupation a été le fruit de quelques rivalités !
Souvenez-vous, 5.V avait été repoussée par une femelle non baguée le 16 mars. Trois jours plus tard, c’est une autre femelle qui s’est définitivement installée dans le nid. Elle se nomme « 3.T » (1ère visite le 19/03 à 14h50).
La femelle titulaire 3.T quitte rarement le nid B.
Elle s’absente quelques minutes entre 12h et 14h au moment du ravitaillement, puis en milieu d’après-midi [entre 16h et 18h] et à la nuit tombée.
Le mâle lui apporte des poissons. Elle s’en saisit puis s’envole pour manger plus loin (ex : 03/04 à 13h20 ou 04/04 à 10h20 et 17h).
Le mâle est très afféré à l’aménagement de l’aire. Il ramène des branches et des herbes, qu’il place et replace jusqu’à satisfaction (ex : 25/03 à 16h30, 26/03 à 9h30 ou 29/03 à 18h20). Il creuse également la cuvette où seront prochainement déposés et couvés les œufs (ex : 26/03 à10h, 04/04 à 20h ou 05/04 à 8h50).
Il aime s’allonger dans la cuvette, même s’il n’y a pas encore d’œufs à couver !
La caméra a permis de relever deux à trois accouplements par jour (ex : le 05/04 à 17h, 18h10 et 18h50). Il y en a peut-être davantage mais la caméra solaire n’enregistre que 2 minutes de vidéo toutes les 10 minutes.
Nous avons repéré que le couple du nid B est très sensible au dérangement humain. Les travaux forestiers, rondes de gendarmes à cheval ou encore passages de véhicules professionnels ont été déviés à plusieurs centaines de mètres. Les Balbuzards pêcheurs sont des oiseaux protégés : tout doit être mis en œuvre pour assurer leur quiétude et une bonne reproduction.
Dans quelques jours, la femelle devrait pondre. Soyons attentifs !
Voici quelques astuces pour différencier le mâle de la femelle :
3.T est plus grosse que le mâle. Son plastron est brun et la bande noire au niveau de ses yeux est assez épaisse. Elle porte une bague orange à la patte droite (marquée « 3.T ») et une bague métallique à la patte gauche.
Le mâle est plus petit, plus blanc au niveau du plastron et il porte une bague métallique à la patte droite.
Qu’est devenue 5.V ?
Elle a disparu des écrans.
Malgré ses tentatives d’installation dans trois nids (et des accouplements avec plusieurs mâles), elle semble avoir quitté Chambord.
Espérons qu’elle trouvera un partenaire permanent et une aire pour pondre et couver ses œufs.
Carnet de bord du 06/04/2025
Ponte chez les Balbuzards !
Grande nouvelle : notre femelle 3.T a pondu aujourd’hui son premier œuf à 19h10.
Depuis quelques jours, le mâle était bien plus présent dans le nid. Le 6 avril, il est même resté auprès de 3.T une grande partie de la journée.
Deux accouplements sont observés à 7h10 et 17h10.
Puis, à 18h20, la femelle a une position étrange dans le nid, très courbée. Le mâle est à ses côtés. Il pousse de petits cris.
A 19h, 3.T est allongée dans la cuvette. Sa respiration est assez rapide.
Dix minutes plus tard, elle est même haletante. Le bec ouvert, elle pousse de petits gémissements.
On observe ensuite quelques soubresauts et l’on comprend ce qui vient de se passer : la femelle vient de pondre son premier œuf !
3.T se relève et s’affaire autour de l’œuf.
A 19h30, elle commence à couver.
A 19h50, elle est déjà relayée pendant quelques minutes par le mâle avant de reprendre sa place.
C’est parti pour la couvaison !
L’incubation des œufs va durer 35 à 40 jours.
Pendant ce temps-là, dans le nid C, le tout premier œuf de la saison 2025 a également été pondu par la femelle 8.€ autour de 19h. Incroyable timing !
Carnet de bord du 19/06/2025
Que se passe-t-il dans le nid B ?
Depuis plusieurs jours, vous visualisez un nid vide contenant trois œufs non éclos. Cela signifie malheureusement que le couple a connu un échec de reproduction.
Revenons en arrière pour comprendre ce qui s’est passé.
Le premier œuf a été pondu le 6 avril.
Le second : le 9 avril.
Le troisième : le 12 avril.
Ensuite, la femelle et le mâle ont assuré une couvaison continue laissant présager un heureux dénouement.
Le mâle a régulièrement alimenté la femelle (baguée « 3.T ») avec des poissons pêchés dans la Loire, le Cosson ou les étangs proches.
Dès le retour du mâle avec un poisson, la femelle se relevait, se munissait du poisson puis s’envolait pour manger sur un autre site, sans doute un arbre perchoir proche. Pendant ce temps, le mâle prenait sa place dans le nid pour couver les œufs.
Si l’on considère les dates de ponte, les naissances étaient attendues entre le 11 et le 22 mai 2025.
A partir du 11 mai, nous étions très attentifs aux images de la caméra, dans l’espoir d’assister en direct à la naissance des petits Balbuzards !
Nous avons anxieusement vu passer les jours sans que les poussins ne pointent le bout de leur bec…
Le 23 mai, nous n’avions plus d’espoirs.
Vous l’avez peut-être vu, les parents n’ont pas abandonné la couvaison. Ils se sont montrés exemplaires, se relayant continuellement pour couver leurs progénitures.
Ils ont finalement compris l’inévitable et ont abandonné le nid de plus en plus longtemps, notamment à partir des 11-12 juin.
C’est le mâle qui a couvé le dernier.
Mâle et/ou femelle reviennent encore quelques fois visiter les œufs.
Que s’est-il donc passé ?
Il est possible que le couple, très sensible au dérangement humain, ait été perturbé pendant la couvaison.
Nous vérifions en outre les antécédents de 3.T pour savoir si elle a déjà connu des problèmes de fertilité. Nous savons pour le moment qu’elle est née en forêt d’Orléans en 2011 et que sa mère était allemande.
Pour le mâle, ce sera plus difficile de vérifier ses antécédents car il a perdu sa bague d’identification orange. Il reste l’espoir de lire la bague en métal du Museum national d’histoire naturelle. C’est pourquoi, nous modifierons peut-être la caméra dans les prochains jours afin de zoomer sur le nid. Lorsque le mâle se posera, nous tenterons de lire le numéro gravé sur la bague.
Bref, pour l’heure, les causes d’échec de reproduction restent inexpliquées.
Bonne nouvelle pour les autres nids !
Sept autres nids de Chambord sont occupés et ont connu des naissances.
→ Nid C : 2 poussins nés les 14 et 15 mai (sur 3 œufs)
→ Nid M : 2 poussins nés les 17 et 18 mai (sur 3 œufs)
→ Nid G : 3 poussins nés à partir du 14 mai (sur 3 œufs).
Les autres nids n’était pas suivis par des pièges photographiques ; le nombre de poussins ne sera connu qu’au moment du baguage des jeunes (fin juin-début juillet).
A bientôt !