
Si le plan même de Chambord, fondé sur la croix grecque, manifeste un transfert de sacralité, la présence du travail de Kim En Joong rend immédiatement visible cette dimension, qui constitue un aspect essentiel de l’esprit d’un monument dont l’architecture garantit, dans sa conception, la circulation de la lumière. Par ailleurs, un espace est également réservé à la présentation de céramiques et de toiles de l’artiste dont la formation initiale croise calligraphie et peinture. Une manière pour le public qui découvre son œuvre de comprendre comment le geste du pinceau nourrit l’art du vitrail. Au total une quarantaine d’œuvres réalisées par le père Kim dans des ateliers spécialisés de France et d’Allemagne (Ateliers Loire [Eure-et-Loir], Peters et Derix) sont présentées pendant sept mois sur près de 850 m², parmi lesquelles Hommage à Saint-Louis (huile et acrylique de 2,16 x 7 m), une grande toile que l’artiste a réalisée au cours de sa résidence au château (février-mars 2025).
Une exposition qui n’aurait pu voir le jour sans l’étroite collaboration du Domaine national de Chambord avec le Centre international du vitrail de Chartres qui a mis le travail de Kim En Joong à l’honneur jusqu’en septembre 2024 dans l’imposant cellier de l’ancienne Grange aux dîmes qui accueille les expositions temporaires.
Scénographie : agence Nathalie Crinière







Kim En Joong est né en 1940 en Corée. À l’école des Beaux-Arts de Séoul, il est séduit par l’art occidental. En 1969, il s’installe en Suisse et trouve dans la spiritualité des moines dominicains la vocation qu’il cherchait. Il intègre l’Ordre en 1974. En France, il découvre la lumière de la Provence et de la Bretagne. Ses premiers vitraux pour la nouvelle cathédrale d’Évry, en 1998, révèlent son talent de peintre de la lumière dans l’architecture.


