Depuis le 29 mars, Chambord présente pour la première fois dans ses murs le travail d’un vitrailliste, et sans doute le plus important des artistes qui perpétuent aujourd’hui, dans le monde, cet art multiséculaire qui fut longtemps l’un des plus éminents dans l’Europe chrétienne. Certains des plus beaux vitraux du père Kim, présentés au second étage du château, entrent ainsi en étroite résonance avec la dimension proprement religieuse du monument dont la fleur de lys coiffe la tour lanterne, signifiant symboliquement le dialogue entre le monarque et Dieu.
Si le plan même de Chambord, fondé sur la croix grecque, manifeste un transfert de sacralité, la présence du travail de Kim En Joong rend immédiatement visible cette dimension, qui constitue un aspect essentiel de l’esprit d’un monument dont l’architecture garantit, dans sa conception, la circulation de la lumière. Par ailleurs, un espace est également réservé à la présentation de céramiques et de toiles de l’artiste dont la formation initiale croise calligraphie et peinture. Une manière pour le public qui découvre son œuvre de comprendre comment le geste du pinceau nourrit l’art du vitrail. Au total une quarantaine d’œuvres réalisées par le père Kim dans des ateliers spécialisés de France et d’Allemagne (Ateliers Loire [Eure-et-Loir], Peters et Derix) sont présentées pendant cinq mois sur près de 850 m², parmi lesquelles Hommage à Saint-Louis (huile et acrylique de 2,16 x 7 m), une grande toile que l’artiste a réalisée au cours de sa résidence au château (février-mars 2025).
Une exposition qui n’aurait pu voir le jour sans l’étroite collaboration du Domaine national de Chambord avec le Centre international du vitrail de Chartres qui a mis le travail de Kim En Joong à l’honneur jusqu’en septembre 2024 dans l’imposant cellier de l’ancienne Grange aux dîmes qui accueille les expositions temporaires.
Scénographie : agence Nathalie Crinière