Balbuzards pêcheurs de Chambord – saison 1

Le résumé de la saison 1 des Balbuzards pêcheurs de Chambord en 12 épisodes.

Depuis le 6 mai 2024, la caméra d’observation des Balbuzards pêcheurs transmet les images d’un nid tristement vide. Comment en est-on arrivé là ? Est-ce normal ?

On vous dit tout dans le journal de bord, étape par étape !

Episode 1 : QUE LA SAISON COMMENCE !

Le 7 mars 2024, peu avant 7h, les images tant attendues nous parviennent : une femelle se pose sur le perchoir. Elle s’envole à 7h10 pour revenir trois jours plus tard avec un mâle. Nous sommes le 10 mars, à 15h10. La saison de la reproduction a officiellement commencé !

La femelle est baguée. Identifiée « 5.V », nous apprenons grâce au suivi scientifique de l’espèce qu’elle est née en 2012 en forêt d’Orléans. Elle a été observée sur le domaine de Chambord et ses abords en 2016 et 2021.

Elle revient tout droit de la réserve de La Somone, au Sénégal, où elle prend chaque année ses quartiers d’hiver.

 

Episode 2 : REDISTRIBUTION DES ROLES

14 Mai 2024 -14h50, coup de théâtre sur le nid du Revenant : la femelle 5.V quitte définitivement le nid. Elle est éclipsée par une autre femelle. L’espèce étant fidèle à son partenaire et à son lieu de nidification, la femelle « titulaire » a en fait repris sa place au côté de « son » mâle.

Sans baguage d’identification, il faut scruter les moindres détails morphologiques pour distinguer le mâle de la femelle. Celle-ci est plus grosse que le mâle. Les trait sombres de ses yeux sont plus larges et linéaires. Elle crie plus souvent que le mâle.

 

Episode 3 : CHANTIER DE RENOVATION EN COURS

Jour après jour l’aménagement du nid prend forme. Nettoyé, renforcé par la livraison de grandes branches de bois, le fond du nid est largement creusé et tapissé de mousse pour y contenir les futurs œufs. Les bords du nid sont rehaussés afin d’assurer la meilleure protection possible pour l’élevage des jeunes.

 

Episode 4 : LIVRAISON DE POISSON

L’espèce, strictement piscivore, s’absente régulièrement du nid pour pêcher dans les cours d’eau voisin (le Cosson, la Loire) ou les étangs. De belle séquence de repas sont observées.

Le poisson ramené dans le nid est souvent dégusté sur un autre perchoir.

 

Episode 5 : LE BAISER CLOACAL

A partir du 20 mars, aux premières lueurs du jour, l’union est consommée !

L’accouplement (aussi appelé « baiser cloacal ») est furtif, répété à plusieurs reprises, parfois dans une même journée.

La ferveur à la tâche dure une quinzaine de jours.

 

Episode 6 : DÉCLENCHEMENT DU COMPTE A REBOUR

Le 5 avril 2024 à partir de 16h30, la femelle est agitée. La ponte commence !

Quelques heures plus tard, elle commence à couver.

Impossible de déterminer le nombre œufs pondus tant la cuvette du nid est profonde. Les parieurs (spécialistes de l’espèce) pronostiquent 1 à 2 œufs.

C’est le début de l’incubation pour une durée de 34 à 40 jours.

Verdict attendu entre le 8 et le 14 mai 2024.

 

Episode 7 : UN TRAVAIL D’ÉQUIPE

Le couple de Balbuzards pêcheurs est concentré sur sa mission : couver leurs œufs. C’est la femelle qui couve le plus souvent. Le mâle quitte le nid pour aller pêcher des poissons. La femelle guette le ciel en attendant son retour, les serres chargées d’un poisson pour la ravitailler. La femelle se saisit alors du poisson pour le consommer sur un autre perchoir tandis que le mâle prend le relais pour la couvaison des œufs.

Le couple continue à agencer le nid et retourne régulièrement (et délicatement !) les œufs.

 

Episode 8 : UN CIEL DE MAUVAIS AUGURE

Ce printemps 2024 est l’un des plus pluvieux que l’on ait connu depuis une quinzaine d’années : 208 mm de pluie sont tombés entre le 1er mars et le 30 mai 2024 !

Les cours d’eau sont en crue, avec de forts courants qui charrient beaucoup de sédiments et rendent l’eau très trouble. La pluie, le vent, la grêle, le froid, les orages et parfois même des rafales de vents violents, s’abattent sur Chambord.

Ces conditions sont défavorables à la pratique de la pêche des Balbuzards. Beaucoup d’énergie dépensée et, sans doute, peu de réussite de capture de proie.

Cette météo dantesque connait quelques accalmies et de magnifiques arcs-en-ciel percent le ciel gris orage au-dessus du château de Chambord.

 

Episode 9 : L’ENNEMIE INATTENDUE

Depuis le début de l’installation du couple dans le nid, une voisine se montre aussi inquisitrice qu’agressive. La corneille noire épie régulièrement le couple de Balbuzards pêcheurs en se positionnant sur une branche de la cime du pin porteur du nid. Elle attaque le couple à plusieurs reprises pour l’empêcher de s’installer puis, après la pondaison, pour l’éloigner du nid. La corneille est en effet une prédatrice d’œufs et de jeunes Balbuzards…

Le 23 avril 2024, les attaques du corvidé deviennent virulentes. Elle survole le nid, pourchasse les Balbus, fond sur eux dans le nid ou le perchoir.

La femelle se montre de plus en plus inquiète et reste sur ses gardes.

 

Episode 10 : COURAGE, FUYONS

Malgré les éléments météorologiques et les attaques de la corneille noire, la femelle Balbu reste concentrée sur son rôle de couveuse. Mais, fait anormal, le mâle est moins en moins observé à partir du 20 avril 2024. Il relaie la femelle de plus en plus rarement. Son approvisionnement en poisson se raréfie également. Les heures d’attentent deviennent des journées entières. Sans relais au nid pour couver les œufs, sans ravitaillement régulier, le pire est à craindre…

Episode 11 : SE NOURRIR OU PERIR

Le scénario catastrophe se confirme. Le 25 avril 2024, le mâle n’est pas réapparu à l’image depuis près de 2 jours. Il reste quelques minutes puis déserte de nouveau le nid. Le lendemain, affamée, la femelle doit quitter le nid pour s’alimenter.

Elle fait le choix difficile de sa subsistance au détriment de sa progéniture.

Il s’écoule 5h avant son retour. Sans maintien de chaleur, la survie des œufs est en péril.

A 21h20, elle retrouve sa place dans le nid. Nous gardons l’espoir d’une fin heureuse…

 

 

 

Episode 12 : LA GOUTTE DE TROP

Le même scénario se reproduit les 27 et 28 avril 2024. La femelle quitte le nid de longues heures pour se ravitailler. Puis, le mâle pointe le bout de son bec, assurant de nouveau les relais de couvaison et le ravitaillement.

La météo est catastrophique. Le 1er mai 2024, il pleut quasiment toute la journée.

Le Lendemain, le mâle disparaît de nouveau. Le scénario de la fin avril se répète : mâle absent, femelle (affamée) qui couve sans relâche et finit par aller se ravitailler seule. Les 3 et 5, lorsque la femelle revient quelques minutes sur le nid, elle subit des attaques violentes et continues de la corneille. Elle quitte définitivement le nid.

La saison de la reproduction est officiellement un échec.

EPILOGUE

Depuis, la caméra filme le nid tristement vide.

Beaucoup de questions restent en suspens.

Combien d’œufs ont été pondus ?

Ont-ils été volés par les corneilles ?

Pourquoi la corneille a t-elle démontré autant d’animosité envers le couple de Balbuzards pêcheurs ?

Le mâle était-il trop jeune et inexpérimenté, ou trop vieux et pas assez énergique, pour tenir le rythme de ravitaillement ?

La météo capricieuse du printemps a-t-elle eu un impact sur l’échec de reproduction ?

Le couple a-t-il créé un nid de frustration à proximité pour occuper ses journées en attendant le départ pour la migration ?

Malgré la déception de cet échec, partagé avec tous les spectateurs réguliers ou curieux, le Domaine national de Chambord est fier de pouvoir, par ces images inédites, contribuer à mieux connaître cette espèce fascinante et vous donne rendez-vous en mars 2025 pour la saison 2 des Balbuzards pêcheurs de Chambord.

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