La Renaissance fut en France une période d’effervescence tant sur plan politique – avec le règne de François Ier– qu’intellectuel avec l’émergence de nouvelles préoccupations artistiques et philosophiques. Et c’est à la lumière de ce contexte singulier que l’exposition interrogeait la construction du monument.
Les préoccupations et espoirs de la Renaissance, la personnalité emblématique de François Ier ou encore la place de Léonard de Vinci dans la conception de l’édifice ont été abordés à la lumière des recherches historiques les plus récentes. Les éléments marquants de l’architecture du château, les sources d’inspiration, les conditions techniques du chantier ou encore la fortune critique de Chambord ont également été mis en lumière afin de permettre aux visiteurs d’entrer véritablement dans l’architecture du monument et d’en saisir la nouveauté radicale.
L’exposition a bénéficié de nombreux prêts d’institutions internationales, en particulier de la Bibliothèque nationale de France, partenaire privilégié de l’événement, du Musée du Louvre, du British Museum de Londres, de la Galerie des Offices de Florence ou encore de la Pierpont Morgan Library de New York.
Parmi les œuvres phares présentées, citons les trois feuillets originaux de Léonard de Vinci issus du Codex Atlanticus, cinq dessins sur vélin de l’architecte Jacques Androuet du Cerceau, le célèbre portrait de François Ier par Le Titien, l’extraordinaire « Armure aux lions » du roi ou encore un ensemble remarquables de manuscrits enluminés du IXe au XVIe siècle.
Le second volet de l’exposition, contemporain et artistique, s’est affirmé comme une proposition totalement inédite pour un monument de l’importance de Chambord.
Sous l’impulsion de l’architecte de renommée internationale Dominique Perrault, Chambord a lancé un appel à projets en février 2018 à une soixantaine de laboratoires d’architecture des plus grandes universités internationales pour concevoir un projet original autour du thème « Chambord inachevé ».
18 laboratoires représentant les cinq continents ont répondu à cet appel et organisé, au sein de leurs universités, des cours spécialement dédiés au projet de Chambord dans l’objectif de développer un travail de représentation fictionnelle sur une réalité construite. Les laboratoires ont rendu un projet définitif le 30 janvier 2019 comprenant une vidéo d’une minute trente, une vingtaine d’images et deux textes : l’un reproduit dans l’exposition, l’autre dans le catalogue imprimé.
Une façon de relancer, 500 ans après le début de la construction, l’utopie originelle de Chambord.
Dans la veine des actions d’Éducation Artistique et Culturelle mises à place depuis 2013, le Domaine national de Chambord a souhaité rendre accessible au plus grand nombre un discours scientifique rigoureux. Dispositifs numériques, installations audio et vidéo, supports scénographiques spectaculaires et expériences ludo-éducatives : jamais Chambord n’avait conçu un programme de médiation aussi riche et ambitieux.
De plus, à l’occasion de cette exposition exceptionnelle, un appel à participation inédit a été lancé auprès des classes du 1er et 2nd degrés de l’Académie Orléans-Tours pour réaliser la maquette d’un Chambord du futur faisant état de préoccupations actuelles ou à venir, dans l’esprit de la commande royale d’il y a 500 ans. Pour la conception de leur modèle, les 175 élèves participants ont d’abord été invités à découvrir le château de manière approfondie. Puis une architecte-conseil est ensuite intervenue en classe pour leur présenter un panorama des architectures utopiques au fil du temps. Enfin, une plasticienne les a accompagnés pour la conception et la construction des maquettes qui ont été présentées au public dans la Galerie des trophées du château pendant toute la durée de l’exposition.