Décor de la Cour itinérante

Après la restauration de ses jardins à la française en 2017, Chambord entend recréer l’atmosphère qui régnait à l’intérieur du château à l’arrivée du roi.
Cette évocation a été confiée à Jacques Garcia, décorateur et scénographe de renommée internationale.

Après la restauration de ses jardins à la française en 2017, Chambord entend recréer l’atmosphère qui régnait à l’intérieur du château à l’époque de François Ier. Jusqu’à l’installation permanente de Louis XIV à Versailles à partir de 1682, le roi est nomade. Il traverse la France avec sa cour, emportant son mobilier et son décor que les fourriers installent à chaque étape.

C’est dans ce contexte que fut conçu Chambord. L’évocation des décors mobiles et textiles de François Ier lors de son dernier passage à Chambord en 1545 et la création de la chambre du Roi opèrent une transformation spectaculaire de la visite dans une approche scientifique et didactique. Parallèlement, nous avons souhaité montrer, au premier étage, l’atmosphère du théâtre aménagé par Louis XIV pour la troupe de Molière : là où se jouèrent en 1669 et 1670 les premières de Monsieur de Pourceaugnac (italiques) et du Bourgeois gentilhomme (italiques).

Ce sera la seule représentation d’une période où la cour était en déplacement permanent.

À ce jour, aucun décor textile de la Renaissance n’est présenté à une telle échelle en France.

 

 

Objectifs :

  • Replacer le roi François Ier commanditaire de Chambord au centre de la visite : le grand paradoxe de Chambord était de ne présenter qu’un seul aménagement du XVIe siècle, la chambre du Roi, alors que la personne de François Ier est fondamentale dans la création de Chambord.
  • Proposer un compromis révocable dans la politique des collections : le dépassement de la tension entre le vide et le plein sans céder à la tentation de créer un musée : Chambord n’a pas eu de mobilier permanent jusqu’au XVIIIe siècle et ce serait ainsi un contresens d’en faire un château-musée.
  • Donner les clés de compréhension : la cour de France a été itinérante jusqu’au règne de Louis XIV. Selon les saisons, elle changeait de lieu de résidence et se déplaçait avec son mobilier.
  • Accueillir le visiteur comme un invité du Roi : rendre la visite plus sensible, plus chaleureuse, plus accessible pour faciliter la médiation.

La découverte de Chambord sera fondamentalement transformée pour la mise en place de ce décor qui reste à l’ordre de l’expérimentation : aucune structure n’est touchée, le décor est révocable, il s’apparente à une exposition permanente, la scénographie part de l’idée que ces éléments mobiliers devaient pouvoir être enroulés et mis en malles dans les plus brefs délais pour accompagner le Roi.

Une nouvelle expérience de visite

 

 

Penser à la Renaissance et à François Ier, c’est pour Jacques Garcia, revenir dans le monde de l’enfance…

 

 

 

« Ce sentiment de gloire, de beauté, de volupté, de ludisme ne peut pas se dissocier des gloires de la Renaissance. François Ier nous amène à devenir, ce que nous resterons pratiquement jusqu’à aujourd’hui, un phare pour la connaissance, le goût, la nouveauté, l’extravagance et l’éducation. On est toujours sensible à l’évocation littéraire, et tout comme on admire les jardins de Babylone, le phare d’Alexandrie, on rêve de la même manière du Camp du Drap d’Or, en pensant à François Ier. Ce sont ces symboles qui m’ont attiré dans l’idée d’intervenir à Chambord.

Chambord, à la Renaissance, est une maquette, une maquette de gloire, une prise de pouvoir sur les autres, que le roi veut imposer à ses partenaires.

Le temps ne lui laissera pas la possibilité d’investir totalement la maison, car malheureusement, il décèdera avant la fin de sa construction.

Pour autant, comme c’était toujours le cas à la Renaissance, on y faisait des installations provisoires, pour venir y passer des séjours. C’est l’idée de recréer une installation provisoire, aussi somptueuse soit-elle qui m’a plu à Chambord. »

Jacques Garcia tient à remercier tout particulièrement la maison Pierre Frey et Rubelli, Dedar, Gross, la Maison du lin et Henryot pour leur générosité et leur soutien ainsi que les spécialistes de la Renaissance, la Drac région Centre-Val de Loire et les Monuments Historiques pour leur accompagnement scientifique dans le dessin du projet.

 

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