Imaginés sous Louis XIV, avec un dessin réalisé en 1734, ces jardins ont existé pendant plus de deux siècles. Tombés peu à peu en désuétude, ils sont finalement réduits à l’état de simples parterres engazonnés en 1970 ; un état de « transition » qui a perduré pendant plus de 40 ans.
Quand les jardins n’existent plus qu’à l’état de traces ou de souvenir, quelle solution envisager ? Faut-il s’orienter vers une réinterprétation de jardins disparus, une restitution absolue ou une création contemporaine évocatrice ? Dans quelle mesure s’adapter aux enjeux actuels liés au tourisme et au développement durable ? Quelles solutions apporter pour pérenniser une composition, par essence, éphémère ? Quelle déontologie adopter, en somme, au regard de la charte internationale de Florence sur la sauvegarde des Jardins historiques élaborée en 1981 ?
Le domaine national de Chambord a fait le choix d’une restitution authentique des seuls jardins structurés et achevés qu’ait connu le site. Seize années de recherches documentaires, prospections géophysiques et archéologiques, études paysagères et architecturales, ont été nécessaires pour rétablir au plus juste les tracés des parterres, des allées ou des quinconces d’arbres du milieu du XVIIIe siècle.
Enjeu à la fois patrimonial, historique, esthétique et paysager, ce projet d’envergure a été validé en son principe par le Président de la République lors de sa visite à Chambord en décembre 2014 et sur le plan scientifique par la commission nationale des monuments historiques en janvier 2015. Il s’est également concrétisé grâce au mécénat de M. Stephen Schwarzman, philanthrope américain engagé dans la préservation de l’héritage culturel universel.
Transition végétale entre le monument et la forêt, ces jardins redonnent à la façade d’honneur du monument toute sa majesté.